Séminaire sur les journalistes sportifs en Afrique: “La presse écrite doit rester compétitive”

ALGER – La presse écrite doit rester “compétitive” en se battant pour résister aux défis imposés par les télévisions et les radios qui gagnent du terrain à l’ère du numérique et la montée en puissance des réseaux sociaux, ont affirmé les participants au séminaire des journalistes sportifs africains, samedi et dimanche à Alger.

Durant cette rencontre organisée en marge de la 10e Convention internationale du sport en Afrique (CISA), des journalistes venant d’Algérie, du Kenya, de Tunisie, du Burkina Faso, du Togo, du Sénégal, de Mauritanie et du Cameroun ont débattu de sujets en relation avec la réalité de la presse sportive africaine et ont évoqué les problèmes auxquels la corporation est confrontée.

“La presse écrite qui a son charme doit absolument rester compétitive en résistant au rythme des TV, radios et surtout sites web. Cette mission n’est guère facile en prenant en compte la révolution technologique, mais ‘les plumes’ ont encore de beaux jours devant elles”, a assuré le Français Guillaume Pierre lors de son intervention au sein de l’atelier “Presse écrite”, donnant à l’occasion des conseils pratiques aux journalistes pour la couverture des Jeux Olympiques 2016 de Rio.

Son compatriote Alain Mercier a abondé dans le même sens en exposant l’expérience du journal français Le Figaro qui a, selon lui, modernisé les méthodes de travail de ses journalistes.

“Au Figaro comme dans d’autres organes, les journalistes travaillent sur l’écrit et en même temps sur le web. A mon sens, c’est devenu maintenant inévitable pour des considérations de concurrence. Le web informe en s’appuyant sur le factuel et le papier explique, éclaire, analyse et aide à comprendre. Les deux se complètent et donnent un journaliste moderne”, a jugé Mercier, intervenant au cours de l’atelier “Print-Web”.

D’autre part, Christophe Diremszian, journaliste à Radio France Internationale (RFI) a souligné l’importance des radios qui restent l’organe “le plus accessible” parmi “les plus crédibles”, notamment en Afrique.

“Il faut garder une certaine distance par rapport à l’information car sur les réseaux sociaux on balance parfois n’importe quoi”, a-t-il dit, fustigeant les détenteurs des droits des grands évènements qui demandent des sommes faramineuses par rapport aux budgets des radios.

Problème d’accréditations

Une vision partagée par Junior Binyam, directeur de la commission Médias à la Confédération africaine de football (CAF).

“La Ligue espagnole de football a demandé de grosses sommes aux radios pour retransmettre des matchs sur leurs ondes. Ces radios ont boudé la couverture de la Liga pour un moment et la Ligue a fini alors par céder en permettant au grand public de suivre les matchs. L’image est importante, mais la radio et les supports écrits le sont également”, a expliqué le Camerounais.

Fekrou Kidane, modérateur du séminaire s’est, lui, félicité du “niveau atteint” par la presse en Afrique et a évoqué le problème des accréditations “minimes” dont bénéficient les journalistes africains.

“L’Afrique toute entière ne prend pas le nombre d’accréditations d’un pays comme la France. Il y a des dates limites à prendre en compte pour se faire accréditer et souvent nos journalistes se manifestent après la clôture de l’opération. Des efforts sont nécessaires dans ce domaine”, a noté l’Ethiopien.

Le séminaire a débuté samedi en présence du ministre de la Communication, Hamid Grine, qui a rappelé que les journalistes sportifs ont “de grandes capacités, mais doivent diversifier leurs connaissances pour être polyvalents et plus performants”.

Ont été décortiqués lors de la première journée les thèmes suivants: “Journalistes sportifs et violence dans les stades, “La communication à la Confédération africaine de football” et “Le rôle des médias dans la modernisation de la gouvernance dans le sport”.

Cette rencontre dédiée à la presse sportive africaine à été organisée par la CISA en collaboration avec le Comité olympique et sportif algérien (COA), sous l’égide de l’Association des Comités nationaux olympiques africains (ACNOA).

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