Prise d’otages d’In Amenas : la TV canadienne révèle l’identité du “djihadiste blond”

Prise d’otages d’In Amenas : la TV canadienne révèle l’identité du La chaîne de télévision canadienne CBC a révélé l’identité de deux Canadiens faisant partie du groupe de djihadistes tués dans l’attaque du site gazier algérien d’In Amenas en janvier dernier.

Les survivants de la prise d’otages du site gazier algérien d’In Amenas n’ont pas oublié ce djihadiste pas comme lesautres. Blond, yeux bleus, et parlant un anglais parfait, ce cadre islamiste avait coordonné l’attaque du 16 janvier dernier, dans laquelle 38 otages et 29 assaillants avaient finalement trouvé la mort.

L’identité du “djihadiste blond” a été révélée par la chaîne de télévision publique canadienne CBC. Il s’agit de Xristos Katsiroubas, un homme d’environ 24 ans originaire d’une famille grecque orthodoxe, vivant à London, petite bourgade de la province d’Ontario. Le jeune homme s’était converti à l’islam pendant ses années de lycée.

C’est dans cet établissement de banlieue sans histoire, la London South Secondary School, que Xristos Katsiroubas est devenu ami avec Ali Medlej, un deuxième djihadiste canadien mort dans l’assaut. Les révélations de CBC news font suite aux déclarations de la police canadienne qui confirmait, le mois dernier, la présence de deux Canadiens parmi les membres du commando tués.

Auto-radicalisation ?

La photo du djihadiste blond, récupérée par CBC News sur un vieil album de lycée, tourne désormais en boucle sur les petits écrans canadiens, suscitant l’incompréhension des habitants de London. Les personnes qui connaissaient Xristos Katsiroubas évoquent un jeune homme “sympa et tolérant”, qui aurait complètement changé après avoir abandonné ses études en 2007 puis quitté la ville.

Un ancien ami de Xristos Katsiroubas se remémore ainsi la barbe fournie et le changement d’attitude du jeune homme à son retour à London en 2009. “C’était très difficile de s’entretenir avec lui, il n’était plus le même (…) il parlait toujours d’aller à la mosquée. Pas comme s’il voulait m’emmener là-bas… Mais il pensait que c’était une perte de temps de passer deux heures à discuter avec moi”, témoigne anonymement cette ancienne connaissance sur l’antenne de CBC.

Menace de l’intérieur

L’enquête des journalistes de CBC soulève également des questions sur le rôle des services de renseignement canadiens, le CSIS, qui avaient repéré les deux jeunes et interrogé leurs proches en 2007. Les autorités canadiennes auraient ensuite perdu leurs traces – ou cessé de les surveiller – et leur départ à l’étranger courant 2012 serait passé inaperçu.

Les agents du CSIS sont revenus interroger des membres de l’entourage des deux djihadistes canadiens deux mois après la prise d’otages d’In Amenas, sans expliquer pourquoi, ni indiquer qu’ils étaient morts. Contactés par CBC News avant la publication des résultats de leur enquête, les services de renseignement sont restés muets.

Un silence de plus en plus pesant alors que des sources de la CBC font état de deux autres anciens étudiants du même lycée, qui auraient quitté le territoire canadien au même moment. Deux présumés djihadistes dont on ignore toujours s’ils ont participé à l’attaque d’In Amenas – et s’ils sont toujours en vie.

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