Sidi Mohamed Ould El-Abbas… L’homme discret, proche des cœurs, loin des projecteurs

azzaman.info (Nouakchott) : À une époque où les grands hommes se font rares, où ceux qui bâtissent dans le silence et sèment le bien sans tapage deviennent exception, le nom de Sidi Mohamed Ould El-Abbas brille comme une étoile fidèle à l’humanité.

Originaire des dunes austères de Chinguitti, il est parti sans rien d’autre qu’un Coran en poche et une foi inébranlable en Dieu et en son destin. Des marchés de Mauritanie au Sénégal, jusqu’aux profondeurs du Niger, il a forgé son chemin avec sueur, patience et dignité.

Mais Ould El-Abbas n’était pas seulement un commerçant. Il portait un projet de civilisation. Il construisait quand d’autres détruisaient, unissait quand les intérêts divisaient, enseignait quand l’ignorance régnait. De la menuiserie aux voitures, de la pêche à la finance, il fut un pionnier dans des secteurs multiples, toujours mû par l’idée que l’investissement devait servir la justice sociale et non l’accumulation égoïste.

En 1992, il fut justement couronné “Banquier de l’Afrique”, symbole d’une Mauritanie qui rayonne dans les cercles économiques du continent. Mais la grandeur ne s’arrête pas à la réussite matérielle : elle bat dans le cœur de celui qui donne sans attendre.

Ainsi, Ould El-Abbas redistribuait généreusement sa richesse : soins pour les malades, aides aux veuves, bourses pour les enfants démunis… Sans jamais poser de questions sur leur origine ou leur nom. Il était Mauritanien dans le sens le plus noble : humaniste, altruiste, universel.

Chaque ville du pays porte son empreinte : dispensaires construits, écoles ouvertes, familles secourues, travailleurs soutenus. Et dans un monde où tant se taisent face à l’injustice, il finançait la presse indépendante et défendait les voix des opprimés.

Sidi Mohamed Ould El-Abbas n’était pas simplement un homme riche : il était une richesse. Une richesse de valeurs, de loyauté, de patriotisme, de justice, de générosité.

Aujourd’hui, en inscrivant son nom au registre des grands, ce n’est pas une simple oraison funèbre que nous écrivons, mais un hommage national. Son histoire mérite d’être enseignée, transmise, racontée comme modèle d’une vie au service de Dieu, du peuple, et de la dignité humaine.

Repose en paix, Sidi Mohamed. Tu as vécu avec noblesse, tu es parti avec grandeur, et tu laisses en héritage une vérité lumineuse : que le labeur est une forme de foi, que le bien ne se perd jamais, et que la fidélité aux pauvres est la marque des justes.

🖊 Par Mohamed Salem Mokhtar Cheikh

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