Banques enfouies sous le sable : comment l’expansion anarchique a engendré un chaos urbain et économique à Nouakchott ?

Dans un article d’analyse percutant, l’auteur Didi Ould Mohamed revient sur la crise de l’urbanisation anarchique qui a frappé la capitale mauritanienne, Nouakchott, en mettant en lumière ses racines sociales, économiques et politiques, ainsi que ses ramifications du monde rural vers les centres urbains.

L’article met l’accent sur deux phénomènes étroitement liés :

1. Les quartiers dits “Kebzeur” à Nouakchott, apparus à la suite d’une migration interne massive et non maîtrisée, dans un contexte d’absence de planification urbaine.

2. Le phénomène du “regroupement désordonné” en milieu rural, qui a engendré un éparpillement de la population dans des zones sans infrastructures ni services de base, compliquant considérablement l’action publique.

L’auteur attribue cette situation à des comportements sociaux ancrés, mais aussi à des politiques électoralistes à court terme, qui ont souvent cherché à fidéliser les populations en les maintenant dans des zones non viabilisées, sans vision de développement national à long terme.

Il souligne également que :

D’importants capitaux, souvent suspects, ont été investis dans le secteur immobilier en périphérie de la capitale, en dehors du circuit bancaire formel, dans un but d’évasion fiscale et d’opacité.

Cela a privé l’économie nationale d’une manne financière qui aurait pu dynamiser le marché du travail, stimuler la croissance et soutenir les finances publiques. Ces capitaux sont restés figés dans des maisons fermées ou des terrains nus, devenant ainsi de véritables “banques enfouies sous le sable”.

L’ampleur de la spéculation foncière et des fraudes documentaires a mené à l’expropriation injustifiée de nombreux citoyens, appauvris par des réseaux de corruption opérant avec influence et impunité.

Face à cette dérive, l’État a fini par réagir en créant un ministère dédié à la réforme foncière, chargé d’assainir et de réorganiser le secteur. Mais l’auteur rappelle que la tâche reste immense, dans un contexte où les innocents se confondent avec les fraudeurs, et où la justice doit agir avec rigueur et impartialité.

Il met également en garde contre la résistance farouche de certaines élites foncières qui ont bâti leur pouvoir sur la spéculation et le contrôle du foncier.

Conclusion et recommandation :
L’auteur plaide pour le modèle de construction vertical, à travers la réalisation d’immeubles et de résidences planifiées. Selon lui, une seule commune de Nouakchott, si elle était conçue selon ce modèle, pourrait accueillir des milliers de familles avec un accès rationnel et efficace à l’eau, à l’électricité, à la santé, à l’éducation et à la sécurité. Ce modèle permettrait non seulement de réduire les coûts et de mieux utiliser les infrastructures, mais aussi de freiner l’expansion horizontale désordonnée et d’ouvrir la voie à une ville plus juste et plus durable.

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