« Argent sale, silence d’État et naufrage national » (Argent sale
ترجمة لمقال سيدعلي بلعمش: لهفي عليك ياوطن:

Azzaman.info/
« Mon chagrin pour toi, ô patrie qui te noies dans un doigt d’eau !! »
Toutes les fortunes d’origine inconnue sont, selon toute probabilité, des fortunes sales. Et toute fortune sale nécessite un blanchiment, et tout blanchiment constitue un crime complexe, c’est-à-dire un crime impliquant plusieurs infractions à la fois !
Ce qui menace le plus la sécurité et la stabilité de n’importe quel pays, ce sont ces fonds d’origine inconnue. Ils suffisent à eux seuls à prouver l’existence de tous les autres fléaux : il suffit que l’argent soit sans origine claire pour qu’il devienne sale, complexe, et une menace directe à la stabilité nationale !
Tout régime qui fait preuve de laxisme envers ces fonds d’origine inconnue est un régime complice, corrompu, déviant — un régime condamné jusqu’à preuve de son innocence…
Aujourd’hui, la Mauritanie est assiégée simultanément par toutes les menaces de la région : – l’immigration clandestine,
– la drogue,
– les capitaux sales,
– une instabilité interne (non fortuite),
– des menaces extérieures (moins innocentes encore).
À l’exception des actions entreprises par le ministère de l’Intérieur et la Direction générale de la sûreté, que nous saluons hautement pour leur transparence, leur professionnalisme et leur courage dans le dossier des migrants illégaux, les autorités n’ont montré aucun sérieux face à aucune de ces menaces, dont chacune suffirait à elle seule à faire tomber un État…
– Nier ces réalités n’est pas la bonne voie.
– Coexister avec elles n’est pas une meilleure option.
– Minimiser leur danger n’est pas une stratégie, mais une reddition masquée.
Toutes les voies de l’enrichissement illicite et leurs sources douteuses se croisent désormais dans le carré du « système de clientélisme »…
Et le pire des crimes reste le vol des fonds publics et leur transfert à l’étranger.
Nous demandons à Son Excellence le Président d’obliger tous les fonctionnaires à rapatrier leurs biens détenus à l’étranger, pour deux raisons :
Premièrement, pour qu’ils comprennent qu’ils n’ont pas d’autre patrie que la Mauritanie, et qu’il n’existe pas de fuite possible.
Deuxièmement, parce que ces biens sont nationaux ; les voler est déjà une perte, les envoyer à l’étranger en est une seconde. Un fonctionnaire ne peut pas rester aussi cynique, et il ne doit pas penser que s’acheter une maison à l’étranger constitue une échappatoire en cas de crise : ce sentiment lâche se répand aujourd’hui dans la société de façon terrifiante !
Tous les rapports internationaux sur la Mauritanie pointent désormais, par des insinuations proches de la certitude, vers une complexité insoutenable, une fin imminente, et une capacité stupéfiante à ignorer toutes les menaces !
Le silence sur le chaos des fonds d’origine inconnue n’est plus acceptable. Les justifications désinvoltes ne passent plus non plus.
C’est ce que les autorités doivent comprendre.
C’est ce à quoi doivent se préparer les détenteurs de capitaux sales.
Les autorités doivent savoir que ce chemin mène à une impasse, dont on ne sortira qu’en l’arrêtant et en punissant ses acteurs.
Ce sont des crimes qui en dissimulent mille autres, se protègent derrière mille autres, se parent de l’innocence de mille autres. Il est désormais nécessaire de les traiter comme des menaces qui ont dépassé toutes les bornes. Il faut en révéler toutes les vérités, et les services de sécurité ne demandent qu’un signal sérieux pour les mettre à nu.
Sous l’effet du blanchiment d’argent, un terrain aride en bordure de désert — menacé à la fois par les inondations et l’ensablement — est devenu plus cher qu’un appartement somnolent sur la Côte d’Azur !
Quel sens cela a-t-il donc !?
À cause du blanchiment et de l’arrogance de ceux qui y participent, les rues de la capitale sont inondées de véhicules 4×4 dernier cri, exposés comme dans un marché parallèle où l’offre dépasse scandaleusement la demande, comme si la nuit réunissait tous les fils d’Oum ‘Amr !
La prolifération de l’argent errant, sale, facile, sans origine claire, suffit à lui seul à dévoiler ses sources et la générosité suspecte de ses détenteurs !
La distribution de dizaines de milliards sans aucune explication cohérente, devrait à elle seule susciter l’étonnement, sans même avoir besoin d’intelligence !
La saisie de 17 milliards d’ouguiyas en drogues, psychotropes et devises falsifiées — en une seule prise — ne peut pas être l’œuvre d’un passant égaré.
C’est le signe qu’un pays est devenu l’otage des cartels criminels et des bandes armées !
Et ce que nous voyons dans les salles de fêtes de la capitale, en matière de luxe ostentatoire par des « enfants de pauvres » devenus riches, dépasse l’entendement.
Qui d’autre que les services de sécurité peut nous aider à comprendre cela ?
Et sur le plan semi-officiel (puisqu’il ne nous reste plus que des demi-institutions), faut-il conclure que la Banque mondiale est devenue une opposition radicale au régime mauritanien, pour qu’on qualifie son dernier rapport de complicité avec Mohamed Ould Maouloud ?
Quand plus de 90 % des nouvelles maisons achetées à l’étranger par des Mauritaniens — désormais par dizaines de milliers (en Espagne, au Maroc, en Turquie, en France, etc.) — sont au nom de hauts fonctionnaires (ministres, directeurs, ambassadeurs, secrétaires généraux…),
Que nous reste-t-il, sinon chercher à fuir nous aussi, si la sécurité ne répond pas à nos cris de désespoir, à nos ventres affamés, et aux cohortes de migrants clandestins ?
Qu’on nous pardonne…
Nous n’avons plus d’autre choix que de déchiffrer les sortilèges de cette lampe infernale !
—
La première chose qu’un voleur vous ordonne, lorsqu’il vous met un couteau sous la gorge à l’improviste, c’est :
« Ne parle pas. »
Oui, que de choses sont tuées en nous par le silence !
Il est temps de réaliser que ces choses-là sont devenues plus essentielles à notre survie que nous-mêmes.
Quelle honte,
si plus aucune honte ne nous fait honte !?
Quelle honte,
si nous donnons des leçons en pataugeant dans le sang !?
Mon chagrin pour toi, ô patrie qui te noies dans un doigt d’eau !!
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