Communiqué de dénonciation et de condamnation

-Azzaman.info
La militante des droits humains Aminetou Mint El Mokhtar, présidente de l’Organisation des Femmes Cheffes de Famille, condamne avec la plus grande fermeté l’arrestation du président de l’Organisation de la Transparence Globale, Mohamed Ould Ghadde, et considère cette mesure comme une atteinte grave à la liberté d’expression et un coup porté à l’essence même de la lutte déclarée contre la corruption.
Mme Aminetou Ment El Mokhtar rappelle que Mohamed Ould Ghadde a déjà été emprisonné pendant quatre mois dans une affaire antérieure, avant qu’il ne soit établi qu’il avait raison, ce qui rend son arrestation actuelle d’autant plus choquante et préoccupante. Cette nouvelle incarcération intervient, selon elle, uniquement parce qu’il a évoqué une affaire de corruption, connue sous le nom de « l’affaire du laboratoire de la police ».
La présidente de l’Organisation des Femmes Cheffes de Famille exprime sa vive surprise face à la décision du parquet de classer le dossier, alors même que Mohamed Ould Ghadde a annoncé son intention de présenter les preuves et documents attestant de la véracité de ses déclarations concernant cette affaire. Elle estime que son emprisonnement, au lieu d’une enquête sérieuse sur les faits dénoncés, constitue une protection manifeste des corrupteurs.
Mme Aminetou Mint El Mokhtar souligne que cet acte vide de son contenu le discours officiel de l’État sur la lutte contre la corruption, et que les engagements du Président de la République à éradiquer la corruption ne sauraient rester que des paroles sans effet, tant que ceux qui dénoncent les scandales sont emprisonnés, tandis que les auteurs présumés de corruption demeurent en liberté.
Elle dénonce fermement l’emprisonnement de Mohamed Ould Ghadde, président de l’Organisation de la Transparence, et exige sa libération immédiate, afin qu’il puisse présenter ses preuves devant la justice. Elle insiste sur le fait que si ses accusations s’avèrent infondées, la justice doit suivre son cours, mais que son incarcération préalable est injustifiée et contraire aux principes de l’État de droit.
La présidente affirme que la corruption existe bel et bien, et que si l’État dispose d’une véritable volonté de la combattre, il doit ouvrir des enquêtes sérieuses avant toute autre mesure, et non emprisonner ceux qui détiennent des éléments probants. Elle ajoute que si l’État brandit le slogan de la lutte contre la corruption tout en réprimant ceux qui la dénoncent, il lui faudrait alors, par souci de cohérence, adopter une loi ou un amendement interdisant explicitement de parler de corruption ou d’en apporter les preuves, au lieu de maintenir une situation aussi injuste et contradictoire.
En conclusion, Amina Bint El Mokhtar appelle les responsables de l’État à s’inspirer des principes de la charia islamique, à renoncer à l’injustice et à reconnaître que celui qui fait un effort et se trompe a droit à une récompense, tandis que celui qui fait un effort et réussit a droit à deux récompenses, soulignant que la protection et l’encouragement de ceux qui dénoncent la corruption sont préférables à la protection des corrupteurs.
Aminetou ment elmoukhtar
Nouakchott – 14 décembre 2025

