Il faut que ce chaos cesse Par Sidi Ali Belamch

Il faut que ce chaos cesse
Par Sidi Ali Belamch

:(Azzaman – Nouakchott) 

L’écrivain Sidi Ali Belamch estime que la scène publique du pays traverse une phase de chaos sans précédent, marquée par des dérives arrogantes, un harcèlement ostentatoire, des accusations gratuites et un discours se réclamant du droit tout en révélant une ignorance flagrante de ses règles. À cela s’ajoute une instrumentalisation du slogan de la « transparence » sans en maîtriser les outils ni disposer de l’expertise nécessaire. Une forme de patriotisme dévoyé, teinté d’esprit de revanche et de quête de notoriété, s’impose ainsi au détriment d’un pays épuisé par les plaidoyers du chantage, transformant ces pratiques en une nouvelle bataille à laquelle il faut faire face.

Dans son dernier article intitulé « Il faut que ce chaos cesse », l’auteur souligne que la situation a atteint le stade de la remise en cause publique des principales institutions de l’État. La police est accusée de malhonnêteté et d’incompétence, tandis que la justice nationale est menacée de recours aux juridictions internationales si elle ne cède pas au chantage. Parallèlement, certains s’érigent en instances de poursuite et de condamnation au nom de la « transparence », alors même que leurs animateurs se retrouvent eux-mêmes mis en cause et discrédités par leurs propres aveux, à travers leurs accusations répétées contre la police et la justice.

Belamch affirme qu’« il n’est pas possible pour Ould Ghadda de nuire davantage aux autorités qu’il ne l’a déjà fait par ses accusations », ajoutant que la justice ne devrait pas accepter une plainte comportant des mises en cause directes de la police sans engager la responsabilité pénale de son auteur. De telles déclarations, selon lui, portent atteinte à la stature de l’État et sapent la confiance dans ses institutions.

L’auteur relève également que ce discours ignore totalement ce que la doctrine juridique désigne comme la raison d’État, qui place l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de toute autre considération, tel que le définissent ses institutions judiciaires et sécuritaires, et non selon la vision d’individus ou de groupes. Cette posture révèle, à ses yeux, une méconnaissance du droit, un mépris de l’État et un chantage manifeste exercé sur la justice, à travers la menace prématurée de saisir l’étranger avant toute décision judiciaire.

Le climat de menace est ainsi devenu, selon lui, une caractéristique dominante du discours public : menace de candidature, de judiciarisation internationale ou d’appropriation exclusive de la « vérité ». Une situation qui a vidé la politique de son sens et dépouillé la vérité, l’autorité et la crédibilité de leur substance.

Pour l’auteur, le flot de mensonges et de chantage doit impérativement cesser, par l’action de la justice et au nom de l’intérêt supérieur de l’État, afin que ces groupes n’entendent plus qu’un seul langage : celui de la loi. Il appelle également à écarter cette « mafia ignorante » de la scène publique et à réhabiliter l’élite nationale, dont la place a été détruite par les régimes successifs, tout en protégeant l’identité du pays et sa mémoire collective contre toute manipulation.

Sidi Ali Belamch conclut en affirmant que la persistance de ce chaos constitue un indicateur alarmant d’une véritable « famine politique » que traverse le pays, nécessitant une réaction ferme pour restaurer la stature de l’État, redonner un sens à la politique et rétablir la valeur de la vérité.

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