.Déclaration de l’Association des Femmes Chefs de Familles (AFCF)

Azzamaninfo

Azzaman,info-À l’attention des autorités compétentes, des médias et de l’opinion publique,
L’Association des Femmes Chefs de Familles (AFCF) se voit dans l’obligation d’exprimer sa colère et son indignation face au projet de décret récemment proposé, qui non seulement piétine les droits fondamentaux des femmes, mais constitue également une insulte à leur dignité et à leurs aspirations. Nous ne resterons pas silencieuses devant cette atteinte flagrante, qui se transforme en instrument de précarisation pour les franges les plus défavorisées de notre population.
Ce projet de décret impose des restrictions inacceptables sur le travail des femmes et des enfants, interdisant toute activité entre 22 heures et 5 heures du matin pour les femmes, et entre 22 heures et 6 heures pour les mineurs. Nous rappelons avec force que le travail des mineurs n’est pas permis par les législations nationales et les conventions internationales, et que toute forme de reconnaissance de leur activité constitue une infraction grave à leur protection. Cette mesure, loin d’être protectrice, révèle l’ignorance profonde des réalités socio-économiques que vivent des milliers de familles mauritaniennes. Ce ne sont pas des choix, mais des nécessités vitales ! Ce décret va, en réalité, entraver leur survie économique, en exacerbant leur vulnérabilité.
Les secteurs visés par cette législation sont cruciaux pour l’emploi et la subsistance des indigents. De la pêche aux bâtiments et travaux publics, en passant par le transport, ces domaines demeurent parmi les seuls espaces d’emploi pour les plus précaires. En fermant la porte à ces opportunités, ce projet aggrave la pauvreté, alimente l’exclusion sociale, et perpétue un cycle vicieux qui fera couler encore plus de familles dans les abîmes de la misère.
Il est inacceptable que ce décret établisse, de manière explicite, des horaires de travail pour les mineurs, normalisant ainsi quelque chose que nous avons l’obligation de combattre. En reconnaissant le travail des enfants dans certaines circonstances, notamment dans des secteurs à risques, ce texte constitue une violation manifeste des droits des mineurs en contournant la législation nationale et les conventions internationales ratifiées par la Mauritanie [l’ordonnance 2005/05 et le Cadre Juridique Nationale de Protection de l’Enfant]. Ces activités ne devraient pas être perçues comme acceptables ; elles exposent nos enfants à des dangers mortels et nuisent à leur avenir. Nous ne pouvons tolérer que notre législation serve de prétexte à l’exploitation et à la mise en danger de la vie de nos jeunes !
Parallèlement à cette lutte contre cette législation malheureuse, nous rappelons l’impérative nécessité d’adopter le projet de loi contre les violences faites aux femmes et aux filles, qui croupit dans les tiroirs du gouvernement. Si nos dirigeants réellement soucieux de protéger les femmes, de garantir leur sécurité et de préserver leur dignité, ce projet de loi serait déjà sur le bureau des législateurs. Au lieu de cela, nous sommes confrontées à des politiques qui aggravent notre précarité, tandis que des mesures essentielles pour notre protection restent ignorées.
Nous appelons toutes les forces vives de la société, les organisations de la société civile, les syndicats, et les défenseurs des droits humains, à se lever fermement contre ce projet de décret. Cette bataille pour nos droits, notre sécurité et notre dignité est notre combat commun. Il ne s’agit pas seulement d’une lutte contre un texte légal, mais d’un mouvement pour affirmer le droit des femmes à vivre dignement et librement.
Nous exigeons l’abrogation immédiate de ce décret, et l’adoption sans délai de la loi contre les violences faites aux femmes ! Les femmes de Mauritanie ne méritent pas d’être réduites au silence et à l’impunité ! Nous vivons une nécessité urgente de politiques respectueuses et protectrices qui mettent fin à la discrimination et à la violence.
Ensemble, unissons nos voix. Levons-nous pour garantir un avenir où le travail rime avec dignité, où l’égalité et le respect sont des piliers de notre société. Le moment est venu d’exiger le changement !
Fait à Nouakchott le 16 décembre 2025
Association des Femmes Chefs de Familles (AFCF)

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